Libération?est allé à la rencontre de trois de ces auto-entrepreneurs : l'une se satisfait du statut tel qu'il existe, et redoute les conséquences de la réforme; l'autre, face au succès de son activité, envisage de passer à la vitesse supérieure en créant une ?vraie? entreprise; pour le troisième, en revanche le statut d'autoentrepreneur est synonyme de précarité : son employeur l'utilise pour minimer ses obligations sociales : pour lui, ?la prétendue liberté de l'autoentrepreneur,?c'est surtout celle des employeurs qui sont libres de changer de "fournisseurs" comme de chaussettes?.?Rencontres. ?Un cadre qui permet de se projeter? Sandrine Delamur est devenue autoentrepreneuse après deux années de ch?mage. Le statut lui a très vite plu, car les démarches administratives sont simples. ?J'ai trouvé un cadre légal favorable à l'exercice de mon activité. ?a me permet de déclarer des revenus de manière simple?. Rédactrice web depuis janvier, Sandrine est contactée par des agences de communication pour lesquelles elle écrit des articles sur Internet. Son chiffre d'affaires mensuel est encore très irrégulier, il varie entre 150 et 800 euros. ?Lorsque je ne fais pas de chiffre d'affaires, je ne paie pas de charges. Quand je dégage du chiffre d'affaires, je paye mes charges d'autoentrepreneur. Pour moi, c'est vraiment le cadre légal idéal?. Ses revenus ne sont pas suffisants pour vivre correctement. En parallèle, Sandrine touche une aide de P?le Emploi, l'Aide aux ch?meurs créateurs ou repreneurs d'entreprise (Accre). Mais cette aide a une durée limitée. ?Pour l'instant je cumule les deux, en attendant que mon activité se développe?. Ce que Sandrine apprécie dans le statut d'autoentrepreneur, c'est qu'il procure des perspectives. a me permet d'envisager tranquillement l'avenir et le statut tel qu'il est actuellement me permet de me projeter?. Pour autant, Sandrine est inquiète. Elle a découvert les premières pistes de réforme du gouvernement hier matin, en écoutant la radio. ?Avant ?a, je ne m'intéressais pas au statut. Maintenant, je me sens totalement concernée?. Et elle s'oppose fortement aux deux propositions controversées de Sylvia Pinel. ?Limiter le chiffre d'affaires pour une activité secondaire va développer l'activité au black. Et pour ceux qui en vivent comme activité principale, au bout de deux ans, si l'activité est insuffisante pour passer dans le régime réel, ce sera le ch?mage?. Sandrine pense que la réforme en projet va mettre à mal la sécurité qui est la sienne aujourd'hui, et craint de devoir basculer dans le régime normal. ?Vivre seule avec des charges réelles va être compliqué?. ?Autoentrepreneur, un statut idéal? Adrien est devenu autoentrepreneur un peu par hasard. Après un séjour en Australie, cet homme de 26 ans se lance à la recherche d'un emploidans le marketing et l'événementiel sportif?. Après avoir cherché quatre mois, Adrien ne trouve rien. Lorsqu'il a l'opportunité de travailler pour un ami de sa mère, il décide de devenir autoentrepreneur en 2011, un statutvraiment bien pour se lancer?, dit-il. Il est tn pas cher destockage social manager et travaille sur les réseaux sociaux pour des marques. Avec le temps, en cherchant du boulot ailleurs, en rencontrant des gens, il se fait des contacts et des clients. Aujourd'hui, son affaire marche de mieux en mieux.Au début, j'ai quasiment atteint le seuil limite. Cette année, je suis à 33 000 euros, je vais devoir passer à l'étape supérieure et créer une véritable entreprise?.?Satisfait du statut qui lui a permis de se mettre à son compte, il admet qu'il n'en est pas moins précaire.Si mes clients ne me renouvellent pas leur confiance, je devrai retourner vivre chez ma mère?. Adrien ne cache pas ses doutes à propos d'une réforme du statut.Je ne comprends pas pourquoi ils se préoccupent de ?a, il y a tellement d'autres problèmes plus importants à régler?.?Célibataire et sans enfants, il pense aux autoentrepreneurs Nike Tn Pas Cher qui ont une famille et à des difficultés à boucler les fins de mois.Quoi qu'il arrive, baisser le seuil est une mauvaise chose. Si on atteint le maximum possible, on arrive à environ 2 000 euros net par mois maximum. Pour vivre avec des enfants, je ne sais pas comment ils font?.?S'il se félicite d'atteindre le seuil de 32 600 euros fixé pour les activités de prestations de services, il sait qu'il est une exception et que très peu réussissent aussi bien.On n'est que 10% à faire plus du smic chaque mois?. Adrien se prononce également contre la limitation du statut dans le temps, autre idée de la ministre de l'Artisanat, Sylvia Pinel.En deux ans on n'a pas le temps de mettre en place quelque chose de pérenne. Et on ne peut pas forcer les gens à changer de statut?. ?Cette bonne idée a été dévoyée? Graphiste de 35 ans en air rift femme pas cher région parisienne, Bernard n'est pas devenu autoentrepreneur à plein temps par choix.Ma situation, résume-t-il, démontre les effets pervers de ce statut et la manière dont cette bonne idée au départ a été dévoyée par certains employeurs peu scrupuleux?. A l'origine, ce titulaire d'un BTS s'était inscrit comme autoentrepreneur pour arrondir ses fins de mois.J'étais salarié et plut?t que de continuer mes petits extras au black, dit-il, j'ai régularisé ma situation, c'était parfait?. Jusqu'au jour où, licencié, il a été contraint d'avoir recours à ce statut pour son activité principale?:Mon employeur actuel, chez lequel je travaille tous les jours de 9 heures à 18 heures, m'a annoncé d'emblée qu'il ne paierait pas mes charges et que plut?t que d'être son salarié, je serai un ?fournisseur? à plein temps?. Payé 1 700 euros, Bernard Nike Tn Pas Cher doit en retirer 350 pour ses charges et ne bénéficie d'aucune protection sociale digne de ce nom, ne cotise pas à la retraite…Je suis smicard autoentrepreneur,?explique-t-il,?alors qu'en réalité c'est du salariat déguisé. Un graphiste avec mon expérience sous contrat touche en moyenne 1 800 euros par mois. Je suis vraiment une excellente affaire pour mon patron?.?Bernard approuve l'idée du gouvernement de limiter ce statut dans la durée pour ceux qui en font leur activité principale.Sinon ?a peut durer éternellement, dit-il.?Ce statut devrait être réservé à ceux qui ont déjà un emploi principal, cela éviterait tous ces abus?. Dans son cas, il suggère que les employeurs faisant appel aux mêmes autoentrepreneurs soient obligés de leur fournir uncontratet de les embaucher au bout d'une certaine période d'activité.Sinon, ce tn pas cher chineseront toujours les mêmes qui en profiteront. Car la soi-disant liberté de l'autoentrepreneur,?dit-il,?c'est surtout celle des employeurs qui sont libres de changer de "fournisseurs" comme de chaussettes?. Son espoir est de finir par être embauché. Mais il attend toujours, son employeur repoussant systématiquement cette perspective.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire