mardi 19 mai 2015

nike tn us 13 Tu m’as fait l’honneur de m’envoyer ton dernier

Tu m'as fait l'honneur de m'envoyer ton dernier ouvrage, le Hareng de Bismarck (1), qui traite de ta vision de l'Allemagne et de la responsabilité de ce pays dans les malheurs de notre continent. Nous partageons suffisamment de combats, de colères et d'espoirs pour que nous puissions nous dire les choses franchement. Ton Hareng, Jean-Luc, me reste en travers de la gorge. Parce que, loin de participer du devoir d'élucidation, ton court essai rend confus les enjeux de la période. Pourquoi diable mêler à une critique souvent juste de la politique menée par Angela Merkel, des accents parfois quasi déroulédiens ? Le ton revanchard employé vis-à-vis de l'Allemagne est plus que troublant. Je pense que t'exprimant ainsi, tu te trompes lourdement. Pour au moins trois raisons. La première erreur est psychologique : l'invective n'est pas le meilleur moyen de se faire entendre d'un peuple. Tu reproches à l'Allemagne nike tn us 13 son ton arrogant. Las, il n'est pas certain que la réplique la plus martiale soit la plus audible. Surtout, répondre à l'Allemagne en bloc sur un ton injurieux, c'est se mettre dans l'impossibilité de rallier à notre cause les millions d'Allemands qui n'en peuvent plus de la logique politique portée en partage par la vieille gauche et la droite germanique. C'est ici qu'intervient la deuxième erreur. Elle est de nature politique. Affairé à ta démonstration, tu sembles méconna?tre soudain la complexité allemande. Toi qui as fondé le Parti de gauche en prenant comme allié et modèle Die Linke, dirigé par un ancien social-démocrate en rupture, tu présentes désormais nos voisins comme un bloc compact défendant de fa?on univoque des intérêts contraires aux n?tres. Rien n'est moins vrai. Nul ne peut ignorer que des voix allemandes s'élèvent chaque jour pour demander une autre politique. Enfin, tu sembles donner un poids démesuré au passé dans la construction de l'avenir. L'Allemagne n'est pas notre ennemie. Elle ne l'est plus. Et nos Tn Pas Cher peuples ont payé dans leur chair et leurs esprits un tribut suffisamment lourd aux guerres qui nous ont opposés pour que nous sachions faire la différence entre les blessures du passé et les confrontations du temps présent. A mes yeux, l'essentiel de notre rude mission tient en une phrase : l'Europe doit être réorientée au bénéfice des peuples, et non des marchés. Rien ne doit nous divertir de cette tache. Ni la soumission à l'ordre établi ni le go?t immodéré pour l'auscultation de cicatrices trop fra?chement cautérisées encore pour que l'on joue avec. Aussi, quand nous faisions tribune commune pour soutenir Syriza, notre slogan de ralliement était : ?Une autre Europe est possible?, et pas ?A bas l'Allemagne !? Tu es un animal politique trop doué et un intellectuel trop avisé pour que je ne me dise pas que le ton employé relève d'une stratégie de conquête des c?urs. En mettant ta critique de l'Allemagne au diapason de la nostalgie identitaire, tu penses, peut-être de bonne foi, détourner la colère populaire des sirènes national-populistes. Il n'en sera rien. Mettre le doigt dans cet engrenage sémantique, c'est se préparer à avoir bient?t tout le corps entra?né dans la germanophobie la plus élémentaire. Tu te défends de cette critique en renvoyant, par avance, tous ceux qui seraient choqués par tes propos dans le camp des tenants du système. Argument bien commode. Car, tu en conviendras aisément, je ne suis pas Alain Minc (ce qui lui déplairait beaucoup) et je ne crie pas ?Vive l'Allemagne !? (ce qui n'aurait rien de déshonorant, si on parle de celle de Hans Jonas ou Ulrich Beck) mais ?Vive l'Europe !?. Si j'ai eu l'honneur de diriger une formation politique dont le nom accole l'Europe et l'écologie, ce n'est pas par hasard. Pour moi, l'issue à la crise est européenne. Ce qui demande de distinguer entre nos adversaires, non pas en raison de leur appartenance nationale, mais d'abord et uniquement sur le critère de l'orientation politique qu'ils défendent. Mais, je veux ajouter une seconde chose. Au fond, cher Jean-Luc, au-delà du rapport à l'Allemagne, se joue aussi notre rapport à nous-mêmes, Fran?ais. Pourquoi, me diras-tu, faire du rapport à notre nation un objet de débat entre nous ? Parce que cette question est l'un des grands problèmes de notre temps, en Europe, et dans le monde. Tu as, comme moi, en horreur la nation ethnique, et tu défends une conception citoyenne de la nation, basée non sur le sang ou l'origine, mais sur une communauté civique. C'est essentiel. Mais nos divergences sont réelles. Nous ne partageons pas la même vision de notre nation, de l'identité politique de notre pays. Ta conception de la nation fran?aise me semble trop étroite, trop corsetée dans une vision hexagonale sépia. Il y a du Chevènement dans ta posture. Avec le panache, mais aussi avec l'erreur d'analyse qui consiste à limiter la portée de notre universalisme à une vision cocardière de notre combat. La France n'est pas la patrie des Lumières au nom de Nike Tn Pas Cher je ne sais quel destin national. Tu sembles parfois faire de notre belle nation la fille a?née de l'universalisme, comme d'autres en font la fille a?née de l'Eglise. Or, l'universalisme n'a pas de patrie. Il est même une tension politique qui doit, bien souvent, s'opposer aux égo?smes nationaux pour déployer son projet politique de solidarité. Et, puisque dans ton livre tu évoques les Lumières et l'Aufkl?rung, j'ajoute ceci, et c'est au philosophe que je m'adresse : l'écologie est le point le plus avancé de la conscience cosmopolitique qui nous oblige à considérer que l'universel n'a pas de frontières. De telle sorte que, pour moi, la république n'est pleinement accomplie que lorqu'elle est verte, c'est-à-dire que quand elle intègre la question des droits des générations futures (s'étendant ainsi dans le temps), et celle de Nike Air Max notre solidarité indissoluble dans et avec les écosystèmes (s'étendant ainsi dans l'espace). Comme tu chemines toi-même dans ta réflexion écologique, tu conviendras qu'aucun projet écologique n'est possible sans faire, d'abord, un sort à l'idée selon laquelle rien ne surpasserait l'intérêt national. L'intérêt de l'humanité est bien supérieur à nos questions de frontières. Et aucun peuple, aucune nation ne peut s'arroger le droit de conduire seul notre destinée commune. Il n'y a pas de nation phare. Il n'est pas de sauveur suprême. Voilà précisément le langage de vérité que nous devons tenir aux dirigeants allemands sur l'Europe : leur dire qu'ils la tuent en prétendant la guérir, que leur égo?sme fait monter les tensions entre les peuples, que l'austérité imposée au peuple grec est une manière d'injustice pour tous les autres, qui vivent cette douleur par procuration et refusent Nike TN de servir de variables d'ajustement dans l'avènement du marché roi. Voilà pourquoi la gauche au pouvoir aurait d? renégocier d'emblée le calamiteux traité Merkozy. Voilà pourquoi le soutien à l'alternative politique qui cherche une voie en Grèce est fondamental. Voilà pourquoi, cher Jean-Luc, si nous devons mettre le feu de notre passion dans la bataille, il faut nous prémunir de tout emballement qui nous conduirait à jeter l'idée européenne, qui demeure révolutionnaire, avec le bain libéral, qui menace de la noyer. Le meilleur moyen, en effet, de céder à la volonté de puissance que tu dénonces, serait de renoncer à construire une Europe forte et solidaire, et de se réfugier dans l'exhibition ad nauseam des plaies du passé. Pour rééquilibrer l'Europe, il faut plus que jamais faire le choix résolu de son renforcement continu contre les vents mauvais des nationalismes qui soufflent air rift on sale reviews sur tout le continent.


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